net ralentissement depuis mi 2022
De 6,8% au deuxième trimestre 2022, la hausse a reculé à 6,4%, 4,6%, 2,7% et à présent 0,5%.
« Les années folles sont terminées; on va passer à un autre paradigme de l’immobilier« , a prévenu d’emblée Elodie Frémont, présidente de la commission statistiques immobilières des Notaires du Grand Paris.
L’inflation et la hausse des taux poussent les prix à la baisse
Les causes sont multiples, mais la principale est la flambée des taux d’intérêt, qui ont renchéri le coût des crédits.
Désormais, les établissements bancaires appliquent strictement les règles imposées par l'Etat, et le nombre de financement a pratiquement diminué de 50 %
« C’est la revanche du cash« , pour ceux qui ont les moyens, a-t-elle ajouté, notant « un petit rebond des prêts familiaux, des prêts amicaux, et une grande aide de papa-maman grâce à des dons.«
L’inflation, qui entame le reste à vivre des ménages, pousse aussi les prix à la baisse, en particulier pour les maisons, a noté Mme Frémont.
« Quand vous avez une maison, vous avez besoin d’un véhicule, donc ça se ressent sur le prix de l’essence, ça se ressent sur la consommation énergétique et ça se ressent en cas de vente avec les normes énergétiques qui contraignent désormais, quand vous êtes mal noté, à faire de la rénovation et (…) un audit énergétique« .
Les maisons, dont les prix avaient explosé en 2020, à la sortie des confinements, restent néanmoins toujours en hausse sur l’ensemble du pays, avec des prix en augmentation de 0,9% sur un an. Contrairement aux appartements, dont le prix moyen n’a pas bougé.
Si les acquéreurs sont sous tension, les vendeurs le sont tout autant. Les prix étant en baisse, ceux qui doivent vendre adaptent leur prix, et « celui qu’on retrouve autour de notre table, c’est celui qui se retrouve dans une situation financière qui le contraint à vendre, ou une situation personnelle qui fasse qu’il n’a pas le choix : divorce, séparation ou succession« , a relevé Mme Frémont.
Conséquence : le nombre de transactions, indicateur de l’activité du marché et qui avait atteint un record absolu (plus de 1,2 million) en 2021, continue de reculer rapidement.
Baisse généralisée en vue
Une baisse générale des prix, déjà observée par les réseaux d’agences immobilières, ne devrait pas tarder à arriver.
Les taux d’intérêt ont en effet accéléré leur montée à partir du premier trimestre, quand l’Etat a assoupli les conditions d’octroi.
« L’achat devient de moins en moins intéressant financièrement, parce que pour rentabiliser son achat, il faut attendre de plus en plus longtemps« , remarque aussi Thomas Lefebvre.
Plusieurs mesures sont de nature à dissuader l’investissement immobilier, juge-t-il aussi, comme l’augmentation de la taxe foncière dans de nombreuses villes, la fin d’aides publiques ou les obligations de rénovation.