Marché locatif : vers une crise structurelle ?
Alors que les besoins locatifs sont de plus en importants et que le nombre de logements disponibles est insuffisant, le marché de l'immobilier neuf diminue de mois en mois, amplifiant une situation qui suscitait déjà de vives inquiétudes. Les professionnels mettent en garde contre un risque de crise sociale.
Crise du logement : l'inquiétude des professionnels
Alors que les besoins locatifs sont de plus en importants et que le nombre de logements disponibles est insuffisant, le marché de l'immobilier neuf diminue de mois en mois, amplifiant une situation qui suscitait déjà de vives inquiétudes. A tel point que le président de la FNAIM parle de « risque de bombe économique, sociale et sociétale ». En effet, d'après une étude de l'Observatoire de l'immobilier neuf de la FPI (fédération des promoteurs immobiliers), il faudrait construire 450.000 logements chaque année pour répondre aux besoins. Or, sur ces 12 derniers mois, seulement 359.200 chantiers ont été commencés, soit une baisse de 8 % par rapport à 2022. Or, si cette tendance persiste, cela pourrait conduire à une hausse des prix de l'immobilier, avoir un impact sur la production de logements sociaux et conduire à des tensions très fortes sur le marché locatif.
De plus, l'inquiétude des professionnels du secteur et des associations s'est dernièrement amplifiée face aux réactions du gouvernement. A la demande d'Emmanuel Macron, le Conseil national de la refondation (CNR) a travaillé sur cette problématique pendant 4 mois et rendu des propositions. Mais la présentation officielle des conclusions a été reportée d'un mois par le gouvernement. Par ailleurs, le Président a dénoncé récemment « un système de sur-dépenses publiques pour de l'inefficacité collective » et le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a déclaré que le secteur du logement serait particulièrement concerné par la baisse des dépenses publiques.
Ces propos suscitent l'incompréhension des professionnels, à l'image du Président d'Action Logement qui met en garde l'État sur une possible « bombe sociale » en préparation, expliquant qu'on comptait en « 2017, 1,7 million de demandeurs de logements sociaux, 2,4 millions aujourd'hui ! Et on dit qu'on va retirer des moyens ? Ce n'est pas possible ».
Quelles sont les causes de cette crise du logement ?
La crise du logement trouve son origine dans la conjonction de plusieurs phénomènes.
Tout d'abord, les logements neufs mis sur le marché peinent à trouver preneurs. En effet, la hausse brutale de l'inflation a entraîné une augmentation des coûts de construction, rendant l'immobilier neuf à l'achat plus cher. Les acheteurs potentiels sont par ailleurs freinés par la hausse des taux d'intérêt des crédits immobiliers qui sont passés de 1 % il y a 18 mois à presque 4 % aujourd'hui, réduisant ainsi leur capacité d'emprunt.
Ensuite, la réglementation environnementale limite l'offre de logements. La réglementation dite « RE2020 » et la loi « Climat et Résilience » vont diviser par deux le rythme d'artificialisation des sols d'ici à 2030 et les passoires thermiques E, F et G vont progressivement sortir du parc locatif. Les maires doivent tenir compte de cette règlementation tout en construisant des logements sociaux et en répondant à la demande de logements locatifs. Au final, ils délivrent moins de permis de construire.
Enfin, les promoteurs et constructeurs doivent aussi faire face à la réticence d'un voisinage soucieux de préserver son environnement et voient se multiplier les recours administratifs, qui allongent les délais de construction.
Les professionnels demandent des mesures d'urgence
Dans ce contexte, les professionnels, qui craignent que cette crise du logement ne dégénère en crise sociale puis économique et sociétale, réclament aux pouvoirs publics des mesures en urgence pour les Français et pour relancer la production de logements neufs.
Quand le batiment va,.....